Aimer ses ennemis, c’est une valeur chrétienne mais ce n’est pas une valeur juive. Ceux qui disent que le judaïsme est « une religion d’amour » sont des ignorants (et ceux qui disent que l’islam est « une religion d’amour » sont des menteurs, ou dans le meilleur des cas, des ignorants également). Si le principe fondamental du christianisme est l’amour, le principe fondamental du judaïsme est la justice, et la tradition juive dit que trop de compassion envers le méchant conduit à léser sa victime.
Certes, la maxime qui domine la nef de la grande synagogue de la rue de la Victoire à Paris, « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », est essentielle dans le judaïsme, cependant la Torah dit aussi : « Mais si quelqu’un vient pour te tuer, précède-le et tue-le d’abord. » Tendre l’autre joue, ce n’est pas juif.
Pendant la sortie d’Égypte, lorsque les eaux se referment sur les Égyptiens, Dieu adresse ce reproche aux anges : « Mes créatures se noient, et vous chantez ? » Cependant, il n’est nulle part question d’adresser un tel reproche aux humains, et plus particulièrement aux Hébreux. La noyade des poursuivants, de même que les dix plaies envoyées au peuple égyptien, fait partie des événements heureux célébrés chaque année par les Juifs à Pessah (la Pâque). Plus significatif encore, dans la tradition juive, on se réjouit chaque année (à Pourim) de la pendaison d’Aman, personnage archétypal des ennemis du peuple juif.
C’est dire combien sont mal à propos les reproches adressés à ceux qui se réjouissent de la mort naturelle, à un âge très avancé, d’un de leurs ennemis les plus acharnés et les plus nuisibles.