L’actualité du sommet de Copenhague me fournit une belle occasion de reprendre le thème de mon dernier billet, la dénégation. En effet, ceux qui remettent en question le réchauffement planétaire, notamment des blogueurs de tendance « néoconservatrice » et autres négateurs de la gravité des atteintes à l’environnement, alternent curieusement deux affirmations contradictoires. Tantôt, le réchauffement ne serait pas lié aux activités humaines, et tantôt, il n’y aurait pas de réchauffement.
Je ne sais pas si réchauffement il y a, et si oui, quelle y est vraiment la part des activités humaines.
Je sais seulement que l’importance de limiter les émissions de gaz à effet de serre et les mesures pour lutter contre le changement climatique reviennent comme un leitmotiv dans les études réalisées par des organismes internationaux comme l’Union européenne, la Banque mondiale et l’OCDE, y compris dans des documents à usage interne.
Surtout, je suis obligé de constater chez les sceptiques du réchauffement, quand ils ne se contentent pas de voir dans les rares neiges de l’hiver la preuve que le réchauffement est un mythe, quelque chose qui ressemble fort à une dénégation freudienne : « il n’y a pas de réchauffement, d’ailleurs il est moins important qu’on l’a cru, et il n’est pas lié à l’activité humaine ».
J’entends dire, ou je lis sur certains blogs, que l’écologie serait la nouvelle idéologie à la mode et la plus dangereuse, la nouvelle « religion » des masses, ou des élites, celle qui remplacerait le communisme, etc.
Ceux qui tiennent ces propos affirment dans un même élan que cette nouvelle mystification, savamment orchestrée, aurait pour but véritable de détourner l’attention du vrai danger que représenteraient, par exemple, l’offensive islamique contre l’Occident et la capitulation des élites occidentales devant la menace islamique.
Le paradoxe, c’est qu’en tenant un tel discours, ils essaient eux-mêmes de nous faire croire que la plus grande menace serait l’écologie, et non l’Islam. Ce qu’ils nous disent, finalement, c’est que l’écologie est l’idéologie la plus dangereuse, puisqu’elle sert à détourner l’attention de l’idéologie la plus dangereuse qui n’est pas du tout l’écologie. Bref, le vrai danger est ici, puisque le vrai danger est ailleurs.
Cherchez l’erreur.