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25 juillet 2009 6 25 /07 /juillet /2009 18:26

 

par Yashiko Sagamori - (traduit de l'anglais par Marcoroz)

Voilà un sujet vraiment très chaud. Un lecteur a adressé un courrier à Zack pour lui demander ce qui l’avait amené à la conclusion que
la vie sexuelle des paysans azéris était particulièrement pitoyable. Après quelques échanges approfondis avec moi sur ce sujet passionnant, Zack s’en est lassé et m’a délégué le soin de répondre.

D’après mes très modestes connaissances concernant la sexualité de la gent masculine, je ne peux pas croire qu’un homme heureux puisse être captivé par le spectacle de deux chiens errants en train de s’accoupler. Pour la plupart d’entre nous, nous considérons le voyeurisme comme une chose malsaine, même lorsque les créatures qui en font l’objet sont des êtres humains. Quelle sorte d’existence devait donc être celle de ces individus pour qu’ils se mettent à mater des chiens sans avoir l’impression que quelque chose d’important leur échappait ? Comme par exemple avoir honte d’eux-mêmes ?

nullZack m’a raconté un autre fait encore dont il avait été le témoin à Bakou. Il y avait un vieil homme qui demeurait assis continuellement au même endroit, au coin d’une place, avec une pile de feuilles de papier pelure, un crayon et une photo jaunie représentant une femme en sous-vêtements. Pour cinq roubles (ce qui, à l’époque, représentait une somme petite mais non négligeable), il recouvrait la photo d’une feuille de papier pelure, traçait les contours de la femme en omettant les sous-vêtements et remettait le dessin à son client. Moyennant un supplément, il ajoutait quelques petits mais importants détails qui ne figuraient pas sur l’original. Il y avait toujours devant lui une queue, formée d’hommes attendant patiemment leur tour d’être servis. Même si vous saviez que la pornographie était strictement interdite en Union Soviétique, vous serez probablement d’accord avec la conclusion de Zack que seule une sorte de société très spéciale peut engendrer une clientèle pour ce genre d’activité artistique.

J’aimerais ajouter à ce débat ma propre théorie. Quand un homme traite les femmes de sa famille comme du bétail, alors, chaque nuit, c’est avec un animal domestique qu’il va au lit. Je ne crois pas que cela puisse lui apporter autant de satisfaction que d’aller au lit avec une femme qu’il aime, à supposer qu’une telle faiblesse puisse être considérée comme pardonnable dans la société qui a fait de lui ce qu’il est.


Yashiko Sagamori est consultante en informatique à New York.


© 2006 - Yashiko Sagamori -
http://middleeastfacts.com/yashiko/ 
© 2009 - Marcoroz pour la traduction

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21 juillet 2009 2 21 /07 /juillet /2009 21:00

 
par Zack Lieberberg - (2006 - traduit de langlais par Marcoroz)


Sur 
les bords des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion. Aux saules de la contrée nous avions suspendu nos harpes. Là, nos vainqueurs nous demandaient des chants, et nos oppresseurs de la joie : « Chantez-nous quelques-uns des cantiques de Sion ! »

nullComment chanterions-nous les cantiques de l’Éternel sur une terre étrangère ?
Si je t’oublie, Jérusalem, que ma droite m’oublie ! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens de toi, si je ne fais de Jérusalem le principal sujet de ma joie !

Éternel, souviens-toi des enfants d’Édom, qui, dans la journée de Jérusalem, disaient : « Rasez, rasez jusqu’à ses fondements ! »
Fille de Babylone, la dévastée, heureux qui te rend la pareille, le mal que tu nous as fait ! Heureux qui saisit tes enfants, et les écrase sur le roc !

Il y a longtemps, jeune homme sorti depuis peu de l’université de Moscou, j’étais allé vivre quelques années à Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan qui était à l’époque une des quinze républiques soviétiques. Je n’y ai pas vécu les années les plus agréables de mon existence, mais cela m’a permis d’avoir une expérience directe de la vie parmi les musulmans et d’acquérir des bases pour les comprendre et pour déchiffrer leurs frustrations et leurs rêves. Le plus souvent, ce sont des circonstances apparemment banales et isolées qui m’ont apporté ces éléments de compréhension.

Il y a eu par exemple ce matin d’été avant l’aube où, pour je ne sais plus quelle raison, je devais me rendre quelque part avec un ami. Je l’attendais près du guichet de la compagnie Aeroflot où il devait passer me prendre. Il était en retard. J’avais sommeil et j’étais fatigué. Les rues étaient vides, à l’exception d’un petit groupe d’hommes qui formaient un cercle resserré au bout du pâté de maisons. À en juger par leurs habits et par les sacs lourds qu’ils portaient, c’étaient des paysans azéris qui se rendaient au marché. Ils observaient quelque chose à leurs pieds, à l’intérieur du cercle. On aurait dit des badauds contemplant la victime d’un accident mortel avant que les autorités ne viennent chercher le corps.

Or, il n’y avait eu aucun accident. J’ai décidé de m’approcher pour jeter un coup d’œil. Le groupe n’a pas fait attention à moi. Ils étaient tous complètement absorbés par le spectacle qui se déroulait sur le trottoir, juste sous leurs yeux. Ils observaient dans un silence recueilli. Leurs visages rudes de paysans, solennels, semblaient briller d’une lumière intérieure comme celle que l’on peut quelquefois percevoir sur le visage d’un homme plongé dans la lecture d’un de ses livres préférés. Il sait ce qui va arriver, mais cette connaissance ne diminue pas son plaisir. N’ayant jamais assisté à une exécution, j’imagine qu’on doit y retrouver un peu le même genre d’expression sur les visages : le mélange subtil d’une tristesse de circonstance, d’une répulsion physique face à certains détails inévitables, et par-dessus tout, d’un sentiment profond de justice.

À l’intérieur du cercle, tout en regardant avec nervosité les spectateurs immobiles et silencieux, deux chiens errants étaient en train de s’accoupler à la va-vite.

Lorsque les deux chiens se sont finalement dégagés l’un de l’autre et se sont séparés, les paysans sont restés encore un moment sans bouger, contemplant la scène de l’événement, désormais vide, toujours cois, la lumière s’estompant progressivement de leurs visages non rasés. Finalement, l’un d’entre eux s’est écarté, et le groupe entier est revenu à la vie. Sans un mot, ils ont échangé leurs regards, et le degré de compréhension mutuelle que j’y ai perçu ne pouvait être que le résultat d’une intimité partagée. Enfin, eux aussi ont commencé à s’écarter les uns des autres, et pendant une fraction de seconde, le groupe en cours de désintégration m’a paru aussi théâtral que les Bourgeois de Calais de Rodin.

nullJe me suis souvenu de cette anecdote tout à fait sans importance le jour où j’ai contemplé la photo d’un groupe de musulmans en train de brûler un drapeau danois. Ils semblaient tout aussi immobiles et aussi solennellement satisfaits que ces paysans azéris. La ressemblance n’était pas fortuite. Dans les deux cas, des musulmans, cruellement privés de la chose réelle, se sont consolés avec le premier substitut qu’ils ont trouvé.

Les paysans azéris, conformément aux lois et aux traditions islamiques, étaient privés d’une vie sexuelle normale à un point tel que je ne pense pas qu’ils aient su qu’une telle chose existait. Tout ce que nous considérons comme normal en matière de sexualité constitue pour les musulmans la forme la plus extrême de dépravation ; de notre côté, en toute sérénité, nous désapprouvons leurs pratiques zoophiles et pédophiles.

Les brûleurs de drapeaux, pour leur part, se trouvaient privés par de cruelles circonstances de la possibilité immédiate de se purifier les mains dans le sang de l’infidèle, ce qui constitue, selon ces mêmes lois et coutumes islamiques, à la fois leur droit et leur devoir les plus sacrés. Dans les deux cas, le substitut était précieux et en même temps insuffisant.

La principale différence entre ces deux groupes est que les paysans azéris ne pourront jamais réaliser entièrement leurs rêves, quels qu’ils soient. Au contraire, les brûleurs de drapeaux ont de bonnes chances de réaliser les leurs.

Les médias rendent compte du dernier accès de rage des musulmans avec plus d’empathie encore que celle dont ils ont fait preuve quand ils ont relaté les récentes émeutes musulmanes en France. D’après le New York Times, ces émeutes avaient pour origine l’incapacité de la France à intégrer ses immigrés.

Étant moi-même un immigré, je suis bien placé pour aborder ce sujet. Je suis entré dans le pays de mon choix, les États-Unis d’Amérique, sans y avoir été invité. Je serai éternellement reconnaissant à l’Amérique de m’avoir laissé venir, de m’avoir permis de rester et de m’avoir traité en égal selon ses lois. Je me suis intégré moi-même jusqu’à m’y sentir bien, ni plus ni moins. Je n’ai jamais attendu de l’Amérique qu’elle m’intègre. Qui plus est, je n’irais jamais vivre dans un pays qui ferait un effort pour m’intégrer. L’Union Soviétique n’a jamais cessé d’essayer de m’intégrer durant les trente-quatre premières années de ma vie, et elle n’a pas réussi.

Certains de mes amis sont eux-mêmes des immigrés. Leur degré d’intégration varie, et certains d’entre eux sont bien moins intégrés que moi. Je connais une dame originaire de Chine qui vit dans ce pays depuis vingt ans. Un jour, je l’ai invitée à déjeuner dans un restaurant italien. Même les plats les plus courants lui étaient inconnus. Elle croyait que le mot Pizza était le nom d’une chaîne de magasins, comme Te Amo. Elle a été étonnée de s’apercevoir qu’une partie de cette nourriture étrangère était réellement savoureuse. Elle était incroyablement peu intégrée, ce qui lui occasionnait de graves problèmes. Pour autant, je peux garantir qu’en aucune circonstance elle n’aurait envisagé de résoudre ses problèmes en brûlant une voiture. Elle n’était pas musulmane.

Le prétexte que les musulmans ont invoqué cette fois-ci semble presque raisonnable par comparaison. Combien de fois avez-vous entendu dire qu’ils considéraient toute image de Mahomet comme une insulte envers leur religion ? Vous voulez que je vous dise ? Ce n’est là encore qu’un mensonge islamique de plus.

nullSur mon bureau, j’ai un livre d’Andrew Bostom intitulé The Legacy of Jihad. L’illustration qui orne la couverture représente le massacre des Juifs de Médine. Ce massacre est surveillé par le faux prophète en personne, accompagné (si je ne me trompe) de son cousin Ali et de leurs épouses sans visage. Inutile d’être un expert en œuvres d’art pour se rendre compte qu’il s’agit de l’œuvre d’un artiste musulman. Produite au XIXe siècle, elle trahit l’ignorance totale, de la part de son auteur, des lois de la perspective et autres techniques fondamentales utilisées par les artistes européens depuis des siècles. Dans cette peinture, les flammes ressemblent à une sorte de cactus en contreplaqué, et il faut faire un sacré effort d’imagination pour comprendre lesquelles des victimes sont déjà terrassées et lesquelles sont encore debout.

En résumé, ce chef-d’œuvre islamique reste loin du niveau de perfection atteint par les artistes de Cro-Magnon quelque 30 000 ans plus tôt. Il n’en représente pas moins, même avec un tel simplisme, le témoignage d’un des nombreux épisodes génocidaires dont toute l’histoire de l’islam est constituée et de la soif de sang génocidaire qui en est l’essence même. Je n’ai jamais entendu dire que les musulmans trouvaient à redire à cette représentation, même si leur führer bien-aimé, quand on l’observe avec attention, semble être gravement constipé.

De façon générale, je crois que les gens – que ce soit individuellement ou collectivement – ne méritent jamais un respect plus grand que celui qu’ils montrent pour autrui. Quand, pour la dernière fois, des musulmans pratiquants ont-ils montré le moindre respect pour quoi que ce soit ou pour quiconque en dehors de leur culte de la mort ? La réponse, c’est : jamais. Mais finalement, cette question est elle-même problématique, sachant que dans le monde musulman, respect est synonyme de peur et de soumission. Elle devient plus problématique encore si l’on se souvient que chaque centimètre carré du soi-disant monde musulman a été pris par les musulmans à ses propriétaires légitimes en recourant au djihad, cette guerre musulmane de conquête et de génocide qui se poursuit sans interruption depuis quatorze siècles.

Qui a oublié comment, en 2002, des terroristes arabes, pour échapper aux forces de défense israéliennes, se sont barricadés à l’intérieur de l’Église de la Nativité et ont pris en otages les prêtres qui s’y trouvaient ? Ces Arabes n’ont pas hésité à uriner et à déféquer à l’intérieur de l’église. Imaginez la réaction du monde musulman si des
« infidèles » avaient fait quelque chose de similaire dans la plus insignifiante mosquée du globe.

Bien que l’Église de la Nativité soit un des lieux saints les plus importants pour la chrétienté, pas un seul musulman n’a protesté contre sa profanation. Quant aux chrétiens, ils n’ont pas exigé d’excuses de la part de ces musulmans, ni de leurs chefs, ni des autorités musulmanes en général. Dans aucun pays chrétien, il n’y a eu de réaction violente anti-musulmane. Au lieu de cela, les chrétiens, conformément à leur tradition deux fois millénaire, ont rendu les Juifs responsables de l’incident. Les Juifs, fidèles comme toujours à leurs propres coutumes, n’ont pas non plus réagi à ce nouvel appel au meurtre par des actes violents à l’encontre des chrétiens.

nullCela montre l’importance de l’antisémitisme dans les affaires du monde. Les Juifs sont le bouc émissaire tout trouvé des scélérats. A la majorité de ceux qu’ils prennent pour cible, l’antisémitisme apporte l’agréable illusion que les scélérats s’en prennent à quelqu’un d’autre. C’est cette tactique simple qui permet à notre ennemi commun de nous plumer un par un, et chaque fois que nous perdons l’un des nôtres, nous nous illusionnons nous-mêmes en nous disant qu’ils ne viendront jamais jusqu’à notre porte.

Il est à peu près certain que c’est ce qu’ils feront, tout comme ils sont venus jusqu’à la porte des Danois. La réaction du monde chrétien a été aussi lâche que la réaction des Israéliens aux atrocités arabes sur leur territoire. Prenons le boycott des produits danois, par exemple. Quelle aurait été une réaction appropriée de la part du monde civilisé ? N’importe quelle réaction, pourvu qu’elle ait été significative. Or, pas un seul pays occidental, pas un seul producteur occidental n’a retiré ses produits des circuits de distribution du monde musulman par solidarité avec la position du Danemark en faveur de la liberté d’expression.

Une telle réponse aurait-elle représenté le moindre danger ? Bien sûr que non. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour accomplir la prophétie de Lénine, nous vendons à nos ennemis la corde avec laquelle ils viendront nous pendre.

À l’accusation d’irrespect envers le Coran dans la baie de Guantanamo, quelle aurait été la réaction américaine appropriée ? La confiscation immédiate de tous les exemplaires du Coran des prisonniers. Y avait-il le moindre danger à agir ainsi ? Bien sûr que non. Mais il est bien plus important pour nous de rester politiquement corrects que de gagner la guerre déclenchée contre nous par les musulmans.

La moindre mesure de l’administration Bush contre la terreur fait l’objet d’un examen malveillant, par le biais du soupçon de possibles violations de nos droits constitutionnels et d’érosion de nos libertés. Je vais vous dire ce qui constitue la plus abominable et la plus dangereuse violation de mes droits constitutionnels, ce qui menace mes libertés plus que toute autre chose. C’est l’influence toujours plus grande de l’islam dans ce pays. Est-ce si difficile de comprendre que la  composante la plus importante de la liberté n’est pas mentionnée dans la Déclaration des Droits parce qu’elle est tenue pour évidente, comme l’oxygène dans l’air que nous respirons ? Est-ce si difficile de comprendre que la  composante la plus vitale de la liberté est la sécurité des personnes ?

On ne peut pas être libre quand on n’est pas en sécurité. On ne peut pas être libre dans son propre pays quand la population musulmane augmente. On ne peut pas être en sécurité dans ce monde quand l’islam se répand comme un cancer avec ses métastases et quand les gouvernements occidentaux, y compris le nôtre, au lieu de faire quoi que ce soit pour s’y opposer, concourent à qui fera preuve de la dhimmitude la plus abjecte.

Cependant, il n’y a plus eu d’attaque terroriste à l’intérieur du pays depuis plus de quatre ans, pourrait-on objecter. Très bien, demandons-nous pourquoi. Est-ce en raison des efforts héroïques et de l’efficacité incroyable du Département de la Sécurité Intérieure, du FBI, de la CIA ? Dans une certaine mesure, oui, encore que des groupes de citoyens bien comme il faut s’emploient régulièrement à compromettre le succès de leur action. Mais ces organismes, de par leur nature même, ne peuvent prendre que des mesures défensives, donc passives, or tout le monde sait qu’aucune guerre ne peut être gagnée uniquement par des mesures défensives et passives.

En vérité, nos ennemis n’ont pas besoin de commettre une nouvelle atrocité dans l’immédiat. L’immigration en masse des musulmans aux États-Unis continue. D’ici deux générations, ils seront assez nombreux pour pouvoir rejeter la Constitution et voter pour la Sharia. Le jour où nos autorités tenteront d’empêcher la réussite de leur entreprise, il y aura une autre attaque terroriste aux États-Unis, et nos dirigeants, comme leurs collègues d’Europe occidentale, procéderont docilement aux accommodements nécessaires.

Nos mésaventures en Afghanistan et en Irak ne contribuent nullement à empêcher que cela se produise. L’administration américaine s’est sans doute rendu compte depuis longtemps que notre présence militaire là-bas ne contribuait en rien à réduire la menace du terrorisme : c’est pourquoi elle a remplacé l’objectif initial inatteignable de notre invasion par la chimère de l’instauration de la démocratie au Moyen-Orient. C’est pourquoi Oussama ben Laden continue de dicter ses lettres au peuple américain.

Le seul résultat tangible de notre conquête absurdement bénévole est la détérioration continue et la destruction imminente de la seule démocratie qui soit possible dans cette région empoisonnée.

Le jour où les imams et les ayatollahs ont décidé que les rituels électoraux de l’Occident, bien que futiles et vains, n’étaient pas contraires à la charia, les musulmans en Afghanistan, en Irak et dans les territoires d’Israël occupés par les Arabes sont allés aux urnes. Les élections qui ont eu lieu en Afghanistan ont été aussi dénuées de sens qu’elles l’étaient habituellement en Union soviétique, où l’on obligeait les gens à voter pour le seul candidat d’une liste unique. En Irak, elles ont porté au pouvoir des gens qui nous étaient ouvertement hostiles et qui s’opposaient à nos objectifs, mais c’était inévitable puisqu’en Irak, tout le monde nous est hostile et s’oppose à nos objectifs. En Israël, les Arabes se sont fait une joie de saisir cette occasion de montrer, de façon éhontée, qu’ils n’étaient pas un
« peuple » mais une organisation terroriste.

nullEt cependant, nous continuons à traiter ce moins que rien de Hamid Karzai comme un allié. Nous continuons à faire comme si la mort de nos soldats en Irak allait apporter quelque chose de bon à ce pays. Et nous retenons notre souffle en attendant de voir si le Hamas acceptera de reconnaître le droit d’Israël à exister. Pourquoi n’est-ce pas le Hamas qui se préoccupe de savoir si Israël acceptera son droit à exister ?

Ce ne sont pas les signes de notre défaite. Ce sont les signes de notre désintégration.

Il y a trente-six ans, l’Iran attaquait les États-Unis et prenait en otages soixante-six de nos concitoyens. Tout le monde a alors considéré que les États-Unis étaient impuissants à réagir à l’agression iranienne, car cela risquait d’entraîner l’exécution des otages. Malheureusement, les États-Unis ont accepté cette vision lâche.

C’était une vision lâche car, à cette époque, les Iraniens, même en théorie, ne pouvaient faire de mal à personne hormis les soixante-six otages qu’ils détenaient. Les États-Unis, en revanche, auraient pu facilement prendre en otage le pays tout entier, avec la promesse claire et crédible de lâcher la foudre du ciel au moindre mal causé aux captifs.

À la place de Jimmy Carter, n’importe quelle personne sensée aurait laissé vingt-quatre heures aux ayatollahs pour libérer les otages et nous livrer les cinq cents
« étudiants révolutionnaires » qui avaient envahi l’ambassade et aurait procédé, s’ils ne s’exécutaient pas, à la destruction systématique et méthodique des lieux “saints” iraniens, des quartiers résidentiels de l’élite au pouvoir, des installations pétrolières et de tout ce qu’il aurait fallu brûler pour obtenir que le nouveau régime iranien demeure pour toujours la preuve la plus convaincante de l’inébranlable volonté de paix de l’islam. Quand bien même les « étudiants révolutionnaires » auraient été assez stupides pour faire du mal à leurs captifs, aucun musulman n’aurait plus jamais envisagé de prendre des Américains en otages ni de précipiter nos avions sur nos gratte-ciel.

Mais Jimmy Carter n’était pas du genre à saisir leurs enfants pour les écraser sur le rocher. Il a toujours préféré voir nos enfants se faire écraser sur le rocher, et c’est précisément ce qui lui a valu son prix Nobel de la paix. Aujourd’hui, vingt-six ans plus tard, un de ceux qui ont organisé l’attaque des États-Unis dirige le front iranien du djihad mondial, avec le titre officiel de président de la République islamique, et il est sur le point d’acquérir des armes atomiques. Qu’allons-nous faire ? Que pouvons-nous faire ?

Nous pouvons faire beaucoup. Nous sommes parfaitement capables de stopper le djihad pour toujours d’ici mercredi prochain. Mais au lieu de cela, nous ne ferons rien, car saisir les enfants de Babylone pour les écraser sur le rocher suppose un courage que nous n’avons plus.


Mes chers amis, nous ne sommes finalement pas si différents de ces paysans azéris. Simplement, ce que nous contemplons passivement et en silence, ce n’est pas l’accouplement des chiens mais le déroulement d’une nouvelle Shoah.



Zack Lieberberg est mathématicien et informaticien et habite New York.


© 2006 - Zack Lieberberg & Yashiko Sagamori
- http://middleeastfacts.com/yashiko/ 
© 2009 - Marcoroz pour la traduction





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12 juillet 2009 7 12 /07 /juillet /2009 10:23

 
par Zack Lieberberg
 - (traduit de langlais par Marcoroz)


Mon camarade de classe ouzbek Akmal Ousmanov m’avait donné un jour une précieuse leçon d’ethnographie. J’avais passé l’été précédent au Kazakhstan, qui était alors une république soviétique frontalière de son Ouzbékistan natal. Alors que j’avais commencé à lui parler d’une spécialité locale à laquelle j’avais eu l’occasion de goûter, Akmal m’avait gentiment interrompu. Visiblement mal à l’aise, presque malheureux, comme un parent qui, dans des circonstances imprévues, se serait vu obligé de révéler à son enfant, deux ans plus tôt que souhaitable, la terrible vérité sur les choux et les roses, il m’avait alors informé solennellement que les Kazakhs n’étaient pas vraiment humains.

Il ne faut pas confondre les Kazakhs avec les Cosaques, qui sont les descendants de serfs russes et ukrainiens enfuis. Les premiers se distinguent difficilement des Ouzbeks. Pour un Européen (au sens archaïque du terme), il n’est pas impossible d’apercevoir la différence mais c’est un peu difficile : c’est comme distinguer un Coréen d’un Japonais. Il faut savoir quels détails on doit rechercher. Je n’en savais rien, ce qui explique sans doute que j’aie accueilli cette bribe d’information avec scepticisme :

– Pourquoi donc ?

Akmal n’était pas rompu à expliquer des évidences. Il avait dû réfléchir quelques secondes avant de me répondre :

– Ils préparent leur thé avec de la graisse d’agneau.

– Alors, je ne suis pas humain non plus.

– Pourquoi ?

– Je mange du porc.

– Tu ne comprends pas.

– Non, en effet.

– Ce sont tous des menteurs.

– Et tout ce que peut dire un Ouzbek est toujours vrai ?

– Bien sûr que non. Mais ce n’est pas pareil.

– Comment ça ?

– Ils n’ont pas d’honneur.

– Et les Ouzbeks sont tous des gens honorables, sans exception ?

– Ce n’est pas la question.

– Alors, dis-moi.

– Ils sont dégoûtants.

– Comment ça ?

– Ils préparent leur thé avec de la graisse d’agneau. Ils ne sont pas vraiment humains.

– Est-ce que tu te rends compte que si tu mettais un Ouzbek et un Kazakh l’un à côté de l’autre, la plupart des gens seraient incapables de dire qui est qui ?

– Tu ne comprends pas. Ils sont pires que des animaux.

– Et les Estoniens ?

– Quoi, les Estoniens ?

– Sont-ils humains ?

– Comment je peux savoir ? Je n’en ai jamais vus. Je suppose que oui.

nullLogique. Le vaste Kazakhstan borde tout le Nord de l’Ouzbékistan, mais la toute petite Estonie se trouve à des milliers de kilomètres au nord-ouest. Sachant que les Ouzbeks ont assigné à leurs voisins les Kazakhs une position inférieure sur l’arbre de l’évolution, alors les Estoniens, compte tenu de leur culture complètement différente, devraient se situer sur une tout autre branche, plus proche des invertébrés ou, du moins, des amphibiens. Mais apparemment, ce n’est pas ainsi que la xénophobie fonctionne. Les Russes raillent les Ukrainiens, lesquels les méprisent en retour ; pourtant, expliquer à un Anglais que les Russes sont différents des Ukrainiens serait une tâche aussi désespérée qu’expliquer la différence entre un Anglais et un Irlandais à un Tadjik (à ne pas confondre avec un Turkmène). Tous, nous considérons ce qui est distant et étranger avec une curiosité modérée teintée d’indifférence. Nous ne pouvons haïr vraiment que ce que nous rencontrons quotidiennement et ce à quoi nous sommes habitués.

On pourrait penser que c’est ce qui peut expliquer l’omniprésence de l’antisémitisme. Il y a des Juifs partout. Les Juifs qui changent de pays se reconnaissent facilement à leur façon de prononcer les R, à leur accent amusant et à leurs expressions maladroites, mais leurs enfants se mêlent magnifiquement bien à la population et parlent et écrivent la langue vernaculaire souvent mieux que les natifs du pays (de même excellent-ils dans un certain nombre d’autres choses importantes). Aux yeux d’un étranger, la différence entre un Juif russe et un
« Russe russe » est probablement moindre encore qu’entre un Ouzbek et un Kazakh. N’est-ce pas une raison suffisante pour que les Russes haïssent les Juifs ?

Ce n’est pas aussi simple. J’aimerais vous parler d’un autre camarade d’école, Anatoly (Tolik) Potapov. Il est né dans un village appelé
Maslovka, non loin de la ville de Voronezh. Ne vous laissez pas abuser par le mot village. Dans ce bienheureux pays qui est le nôtre, un village est un quartier de banlieue où le laborieux père de famille rentre à la fin d’une dure journée de travail en ville, pour passer la nuit dans une maison confortable qu’il pourrait facilement revendre le lendemain pour un prix à sept chiffres. Sa femme prend une de leurs trois voitures pour aller le chercher à la gare. Son chien bien dressé l’accueille en remuant la queue joyeusement, invisible derrière l’épaisse clôture qui entoure une pelouse impeccablement entretenue. Ses enfants ne le dérangeront pas dans son repos bien mérité : ils sont en train de passer du bon temps avec des amis dans un des nombreux restaurants relativement bon marché situés à proximité immédiate. Pendant que sa femme lui prépare un dîner sain et équilibré, il court 30 mn sur son tapis roulant tout en regardant la CNN. Il évacue ainsi le stress accumulé au bureau au cours de la journée.

En réalité, le village de Maslovka ne ressemblait pas du tout à cela. C’était sans doute bien pire que l’idée que vous vous faites du
Goulag. Le père et la mère de Tolik étaient tous deux analphabètes, au sens le plus littéral, tout comme la plupart des autres villageois de leur génération. Tolik était le plus jeune des 14 enfants auxquels sa mère avait donné naissance. Trois seulement avaient dépassé l’âge de 3 ans : Tolik lui-même, son frère aîné et une sœur beaucoup plus âgée. Aucun des trois n’était resté analphabète. Sa sœur savait plus ou moins lire et pouvait même signer de son nom. Son frère avait décroché un doctorat en électronique. Tolik, après une maîtrise de l’université de Moscou, avait obtenu un doctorat de mathématiques. À l’époque où il réfutait mes théories sur l’antisémitisme, nous venions de commencer nos études et nous étions des amis très proches. Voici ce qui se produisit : un camarade de cours, Youri D., fit un jour quelque chose de répugnant. Je dis à Tolik que j’étais étonné de voir que Youri pouvait se montrer aussi malpropre. Tolik me répondit alors de la façon la plus détachée :

« Qu’est-ce que tu peux espérer d’autre d’un Juif ? »

Il m’avait pris au dépourvu. Je ne m’étais pas du tout attendu à ce que quelqu’un avec qui je partageais ma chambre, la plus grande partie de mes cours, la plupart de mes repas et de nombreux verres de vodka puisse détester les Juifs de cette manière. Ne sachant pas trop comment réagir, j’avais alors hasardé :

– Je pense qu’il est polonais.

(En réalité, comme je l’appris par la suite, il était ukrainien.)

– Juif, Polonais, c’est pareil. La même racaille, tout ça.

Pendant qu’il me gratifiait de cette incroyable révélation, je trouvai le temps de me demander s’il avait déjà rencontré un Juif véritable avant d’entrer à l’université. Plutôt que de réagir avec colère, je lui demandai l’air de rien, comme l’aurait fait tout Juif qui se respecte, ce qu’il pensait de M. Feldman, notre professeur de mathématiques, lequel était très apprécié des étudiants.

– Il est super ! Pourquoi ?

– Il est juif.

– Vraiment ? Eh bien, comme on dit, même parmi les Juifs, on peut trouver quelqu’un de bien.

Heureusement pour moi, à cette époque, les Juifs étaient largement sur-représentés parmi la population étudiante (deux ans plus tard, cette anomalie allait être corrigée de façon impitoyable). Le pauvre Tolik faisait partie des trois malheureux Russes de souche de notre groupe. J’entrepris donc de passer en revue la liste de nos camarades. À mesure que Tolik découvrait qu’ils étaient juifs, sa vision de l’univers se transforma sous mes yeux. Au moment où je lui appris que la fille dont il était désespérément amoureux était juive également, il finit par se montrer méfiant et me demanda comment je pouvais le savoir. Je lui expliquai alors que les patronymes russes se terminaient généralement par -ov, -yev ou -ine, tandis que les noms de famille des Juifs avaient souvent une consonance étrangère et se terminaient plutôt par -er, par –man ou par une autre forme tout aussi rare chez un Russe pur porc, comme par exemple -berg. Il me contempla, horrifié.

– Oui, fis-je avec une satisfaction sadique. Moi aussi.

Il quitta la pièce sans dire un mot. J’évitai de lui rappeler cette conversation, jusqu’à ce qu’il m’en reparle lui-même deux mois plus tard :

– Tu te rappelles notre conversation à propos de Youri D. ?

– Vaguement.

– J’ai honte.

– N’y pense plus.

Cependant, c’est alors que ma curiosité fut la plus forte. Je lui demandai pourquoi il avait été si sûr de lui en disant du mal des Juifs, alors qu’il n’en avait jamais vus et qu’il ne savait pas distinguer un Juif d’un Russe. Il m’expliqua qu’à sa connaissance, même si aucun Juif n’avait jamais vécu à Maslovka et n’y avait jamais mis les pieds, il était de notoriété publique dans le village que les Juifs étaient des gens peu recommandables : malhonnêtes, haineux, toujours en train de comploter et de chercher à trahir la mère-patrie ou à déposséder un Russe honnête. D’ailleurs, même ceux qui n’avaient jamais mis les pieds dans une église (celle de Maslovka avait fermé plusieurs dizaines d’années auparavant) savaient que les Juifs étaient les assassins du Christ. Apparemment, il était facile de haïr les Juifs même sans avoir jamais eu le moindre contact avec un seul d’entre eux.

nullEn réalité, ce phénomène est bien connu. La pièce de Shakespeare  Le Marchand de Venise date de 1597, soit 307 ans après l’expulsion des Juifs d’Angleterre. La plupart des spectateurs anglais de l’époque, à l’instar de plusieurs générations de leurs prédécesseurs, n’ont donc jamais eu la moindre chance de rencontrer un seul Juif. Cela ne les empêchait pas de pouvoir reconnaître sans aucun effort les traits typiquement juifs du personnage éponyme. Faire de Shylock un Gentil aurait vidé la pièce de sa substance, bien plus que de faire d’Othello un Norvégien par exemple. Je suis sûr qu’il est déjà arrivé qu’un Norvégien tue par jalousie, même si un tel crime était sans doute plus courant chez les Maures. Il est bien plus difficile d’imaginer une situation dans laquelle un Norvégien se verrait obligé d’essayer de convaincre les gens qui l’entourent qu’il est tout aussi humain qu’eux.

De l’éternité apparente de la Diaspora, Israël comme les Goyim auront su tirer une leçon. Les Goyim ne nous voient pas, ni en tant qu’individus ni en tant que nation, comme égaux ni comme méritant ces mêmes droits qui sont accordés à tous les autres. Il suffit de voir, par exemple, comment le monde entier, sans la moindre exception, y compris une majorité des Juifs en Israël comme ailleurs, a accepté le grossier mensonge du
« peuple palestinien » (le jour où Yashiko Sagamori a publié un article dans lequel elle remettait en question l’histoire imaginaire de la Palestine, la plupart de ceux qui l’ont lu ont cru qu’il s’agissait d’un habile boniment, plutôt que d’une pure vérité). Par ailleurs, les Juifs eux-mêmes n’ont pas la mentalité qui leur permettrait d’affirmer leur droit d’exister sous la forme de leur choix. C’est pourquoi ils ne peuvent ni avoir leur propre pays, ni jouir de tous les droits au milieu des Gentils.

La restauration d’Israël a changé la face de l’antisémitisme, mais n’a pas permis de le faire régresser. C’était prévisible. Même sans avoir connu un seul jour de paix dans toute son histoire moderne, Israël, par ses réalisations économiques, scientifiques et techniques, a de quoi stupéfier tout observateur impartial. La guerre incessante des Arabes contre Israël est de loin le principal facteur empêchant une aliya en masse à partir de tous les pays. Sans cette guerre, Israël deviendrait une superpuissance tout à fait pacifique en l’espace d’une ou deux générations. Au bout de quelques décennies, la majorité absolue des Juifs du monde entier vivrait en Israël. Comment pourrions-nous penser que quelqu’un sur Terre aimerait voir cela arriver ? Même si je ne crois pas que la prospérité des États-Unis ni celle d’aucun pays du monde en dehors d’Israël soit due principalement aux Juifs, notre contribution a toujours été bien plus importante que notre proportion dans la population. (Autrement, comment pourrions-nous être accusés de contrôler le monde ? Il suffit de nous comparer à un autre peuple sans patrie, les Tziganes.) C’est vrai même de pays antisémites comme la Russie. C’est encore plus vrai des rares pays qui traitent encore bien leurs Juifs. Pourquoi les nations du monde voudraient-elles perdre ceux qu’elles peuvent exploiter de façon si productive quand elles en ont besoin et congédier si facilement quand elles n’en ont plus besoin ? Chaque pays agit ainsi, à sa propre manière. L’Union Soviétique empêchait ses Juifs de partir par des moyens qui nous semblaient illégaux. Les États-Unis, pour empêcher tous les Juifs de Diaspora de rentrer chez eux, empêchent Israël de se défendre.

La survie d’Israël est absolument nécessaire à la survie physique du peuple juif. L’abandon de Gaza aura été une des étapes de la nouvelle solution finale. Et cependant, je suis sûr qu’Israël peut encore trouver un moyen d’assurer sa survie. Je pense toutefois que ce sera impossible tant que les Juifs n’auront pas réalisé que l’antisémitisme est une réalité de l’existence et tant qu’ils ne l’auront pas intégré. Je crois que ses manifestations sont nombreuses et que l’anti-sionisme n’en est qu’une parmi d’autres ; et que nous devons accepter ce fait et apprendre à vivre avec, au lieu d’espérer qu’un jour, l’antisémitisme finira par disparaître. À en juger par notre histoire, il y a de bonnes chances pour que ce soit l’antisémitisme qui survive aux Juifs, et non l’inverse. L’antisémitisme polonais, par exemple, a survécu sans difficulté à la communauté juive.

Vivre avec l’antisémitisme suppose, parmi les choses les plus vitales, d’adopter avec détermination le principe
« Israël aux Juifs ». Le monde entier, tout en n’ayant jamais trouvé d’objection à faire au principe « l’Arabie aux Arabes », réagira en nous traitant de racistes dans toutes les langues, y compris même en hébreu. Si nous voulons survivre, il nous faudra apprendre à vivre avec cette forme de calomnie également.



Version en anglais publiée par Yashiko Sagamori en 2005 sous le titre Xenophobic dialogues - http://middleeastfacts.com/yashiko/ 

Zack Lieberberg est mathématicien et informaticien et habite New York.


© 2005 - Zack Lieberberg & Yashiko Sagamori

© 2009 - Marcoroz pour la traduction

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28 juin 2009 7 28 /06 /juin /2009 16:31


Il m’arrive d’oublier un moment que la guerre est partout, mais il ne faut généralement pas longtemps pour que quelqu’un se charge de me le rappeler.

Cette fois, comme j’arpentais le champ de bataille, c’est-à-dire le monde qui entoure ma résidence, ce furent le bruit et le vent d’une sorte de projectile fusant au ras de mes cheveux et s’écrasant sur le macadam. Je me retournai pour en avoir le cœur net : c’était un ignoble crachat, dont j’épargnerai au lecteur la description. Je levai les yeux. Un ouvrier se tenait debout sur le rebord d’une fenêtre, au second étage du bâtiment devant lequel j’avais eu l’honneur de passer. Il n’y avait que deux possibilités : soit le dégoûtant m’avait visé, et raté de très peu, soit, et c’était tout de même le plus probable (je ne suis pas si parano), il n’avait même pas regardé si la voie était libre avant de donner libre cours à sa dépravation. Dans un langage très cru et compréhensible du vulgaire, je lui criai que son geste trahissait un certain manque de propreté.

« Et comment voulez-vous que je fasse ? », telle fut la subtile réponse de ce disgracieux, sûr de son bon droit, avec son accent du sud-ouest… de la mer Méditerranée (quelques années de moins, et c’était le portrait tout craché de la racaille qu’il faudrait nettoyer au… cracheur, c’est ça ?). C’est tout juste si ce n’était pas à moi de m’excuser.

Nombreux sont les sportifs, en particulier les adeptes du jogging, qui semblent eux aussi considérer cette horreur comme un besoin impérieux. Cependant, avez-vous remarqué, seuls les hommes crachent (et le plus souvent, on dirait qu’ils préparent leur forfait dès qu’ils vous aperçoivent pour l’accomplir juste au moment où ils vont vous croiser).

Les femmes ne crachent pas, même quand elles font du jogging. Comment font-elles donc ?

Et moi, comment je fais ? Je ne fais pas, c’est tout. Pourquoi le ferais-je ? A quoi cela peut-il bien servir ?

Si cette habitude répugnante est exclusivement masculine, c’est sans doute qu’elle fait partie de ce qu’un grand nombre d’abrutis considèrent comme des attributs virils, tout comme les grossièretés, les rots, les souffleurs à feuilles, etc. En ce qui me concerne, je ne fréquente pas ce monde-là. Je fais partie de ceux qui ont le bon goût de placer leur virilité ailleurs.

Un ami me fait remarquer que le crachat masculin est aussi une tradition dans certaines « cultures ». Devinez lesquelles. Quand j’entends parler de « cultures », surtout au pluriel... (vous pouvez compléter vous-même)... 

Plus intéressant et plus sympathique, mais un peu dans la même trempe (si j’ose dire), ma regrettée grand-mère comptait parmi ses meilleurs amis un éminent professeur de philosophie de la Sorbonne, dont les travaux faisaient autorité et qui maîtrisait une bonne huitaine de langues parmi lesquelles le latin, le grec ancien, l’hébreu et l’araméen. Il se trouvait que cet homme, nonobstant ce curriculum, était affublé d’une curieuse tare : il bavait de façon intempestive, et surtout, il semblait ne pas s’en rendre compte.

Le pire était évidemment lorsqu’il mangeait. Parce que, de surcroît, il parlait la bouche pleine. Pour que le tableau soit complet, ajoutons qu’il n’était plus tout jeune et que ses dents avaient oublié depuis longtemps d'être d’un blanc uniforme. Or, c’était précisément lors d’événements familiaux, autant dire en pleine orgie de gâteaux, que je me retrouvais – parfois contre mon gré – à lui tenir le crachoir, c’est le cas de le dire. De temps à autre, sa femme s’approchait pour lui essuyer maternellement le tour de la bouche. Quant à moi, c’est en vain que je tentais de maintenir entre nous une distance plus grande que le saut du postillon. Loi de Murphy oblige, l’éminent professeur se sentait obligé d’entretenir avec son interlocuteur une proximité spatiale toute particulière.

Avez-vous remarqué ? Cette tendance à abolir la distance est typique des postillonneurs, ainsi que des gens qui semblent n’avoir jamais appris de toute leur vie qu’on ne doit pas parler la bouche pleine. Elle est typique également des individus atteints de mauvaise haleine chronique. Bien entendu, on la retrouve aussi, immanquablement, chez ceux qui cumulent ces trois tares. La loi de Murphy, vous dis-je.

Je ne saurais oublier la façon dont ce maître de philosophie nous avait expliqué, avec une détermination presque rageuse, son intention de vote aux élections présidentielles de 1981. Il avait calculé, j’ignore comment, que le montant de sa retraite serait moins élevé si c’était Mitterrand qui l’emportait. Selon ses propres dires, il allait voter Giscard d’Estaing sur ce critère, point à la ligne.

J’avais été surpris d’entendre un homme ayant consacré sa carrière à l’étude et l’enseignement de la philosophie fonder sur une considération aussi bassement matérielle ce qui m’apparaissait encore, avec les illusions qu’on peut avoir à vingt ans, comme un choix de société. Il faut dire que ce qui me portait à voir en lui, autre illusion peut-être, un homme quelque peu détaché des choses les plus triviales de l’existence, c’était sans doute aussi, pour partie, cette bave dont il n’avait cure.

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12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 09:33


À l’occasion de la publication du numéro 11 de la revue Controverses, « Post colonialisme et sionisme », une conférence-débat s’est tenue le 9 juin dans l’arrière-salle d’un café, à Paris. Je me propose de présenter ici un compte-rendu des idées qui ont été exprimées par les trois orateurs, Shmuel Trigano (directeur de la publication), Jean-Pierre Bensimon (rédacteur-en-chef) et maître Sidney Touati, en y mêlant mes propres réflexions.

Shmuel Trigano a rappelé l’objectif premier de la revue, tenter de comprendre la mutation en cours qui accompagne cet inquiétant courant de pensée, né en France et développé aux États-Unis d’où il nous revient, qu’est le post-modernisme, avec ses avatars (post-colonialisme et autres « post-quelque chose »). Dans l’actualité des dernières semaines, trois manifestations de ce courant sont emblématiques : les déclarations du pape au cours de son voyage en Israël, le discours prononcé par le président Obama au Caire, et le livre de Shlomo Sand « Comment le peuple juif fut inventé ».
 

La « Sainte Famille » fuyant le Massacre des Innocents

Il existe en effet une convergence remarquable entre le voyage du pape en Terre d’Israël et le discours du nouveau président américain au Caire. Benoît XVI et Barack Obama réduisent l’un comme l’autre le destin juif à la Shoah, en même temps qu’ils transfèrent aux Arabes dits « palestiniens » les attributs historiques du peuple juif et d’Israël.

nullLe pape centre symboliquement sur Yad Vashem sa visite aux Israéliens. À Bethléem, dans son adresse aux Arabes, l’homme à la kippa blanche recourt au registre du religieux, notamment lorsqu’il compare ses auditeurs à la « Sainte Famille » fuyant le Massacre des Innocents. Dès lors, les Juifs sont revêtus de l’habit d’Hérode, l’assassin d’enfants. Les Arabes palestiniens, frustrés de la terre de « leurs ancêtres », deviennent le peuple autochtone chassé de chez lui. De la part d’un pape qui affirmait vouloir dialoguer avec les Juifs, une pareille falsification est bien singulière. On est loin du message de son prédécesseur aux « frères aînés ». Quiconque souhaite nourrir son intellect d’autre chose que les commentaires débiles que nous propose la presse française politiquement correcte, pourra découvrir avec intérêt l’analyse de Shmuel Trigano ainsi que celles de Michel Darmon et de Michel Gurfinkiel.

Dans ce discours du pape comme ailleurs, c’est le signe juif, sans cesse invoqué, le destin juif pris comme référence. Les Juifs sont « mis au centre », mais pour disparaître complètement au bénéfice des autres – en l’occurrence, des « Palestiniens » que l’on cherche aujourd’hui à substituer aux Juifs. On retrouve précisément ce phénomène à l’œuvre dans les propos délirants d’un sémiologue bobo que j’ai récemment analysés (mon article du 4 avril dernier) en faisant remarquer que leur publication au sein même de la revue Controverses était incongrue.
 

Du Caire à Buchenwald

De même, dans son discours du Caire, Obama assimilera le destin juif et Israël à la Shoah (par ailleurs, la symbolique d’un voyage présidentiel « du Caire à Buchenwald » laisse perplexe) pour évoquer immédiatement après ce qui apparaîtra, dès lors, comme l’équivalent pour les « Palestiniens » : la souffrance en « quête d’un territoire », la « douleur de la dislocation » et « l’occupation » (il ira même jusqu’à qualifier leur terrorisme de « résistance »).

Au plan géopolitique, Obama définit lui-même « le monde musulman » en tant qu’interlocuteur de l’Amérique et de l’Occident, lui conférant ainsi un statut inédit. Par ses références historiques douteuses et erronées, il adopte pleinement le point de vue arabe. En faisant suivre le nom de Mahomet de l’expression consacrée « que la paix soit sur lui », il parle en musulman. La da’wa semble d’ailleurs imprégner son discours d’un bout à l’autre.

Comme l’a fait remarquer Jean-Pierre Bensimon, le président Obama prétend imposer à Israël des réalisations dont son administration et lui-même ne peuvent ignorer qu’elles sont impossibles : stopper la croissance naturelle des implantations juives, permettre la création d’un État arabe en Judée-Samarie et adhérer au Traité de (non-)prolifération nucléaire. Dès lors, la question se pose de savoir pourquoi l’administration américaine fixe des objectifs non atteignables. Que veulent réellement les Américains ? S’il s’agit de faire tomber le gouvernement de coalition de Benyamin Netanyahu, on peut se demander dans quel but, puisque cela ne changerait rien à cette impossibilité. S’il s’agit de faire plaisir aux dirigeants arabes, c’est pour mieux les décevoir sous peu. Autre hypothèse, Obama sait qu’il aura besoin d’un coupable à désigner au moment où, d’ici quelques mois, il devra se justifier de n’avoir pas empêché l’Iran de devenir une puissance nucléaire.

À propos du discours du Caire, on trouvera des analyses autrement plus intéressantes que celles de la presse française dans les articles de Guy Millière, de Charles Krauthammer, de Caroline Glick et d’Anne Bayefsky.
 

« Les Juifs n’existent pas »

Le troisième phénomène emblématique de l’idéologie du post-modernisme est la thèse de Shlomo Sand selon laquelle « les Juifs n’existent pas ». Ce livre a reçu le prix des journalistes français (le Prix Aujourd’hui), ce qui montre le degré actuel de dépravation morale de la presse française.

Si Shlomo Sand nie le peuple juif, c’est naturellement pour pouvoir nier Israël. La négation du Juif comme peuple est ce qui permet d’en faire l’ennemi des peuples, et par-dessus tout l’ennemi de ce dont on veut faire le modèle en termes de peuple, le peuple par excellence : les « Palestiniens », qui deviennent chez Sand (comme chez Benoît XVI mais de façon plus explicite encore) les véritables descendants des Hébreux ! On n’arrête pas le progrès dans l’ignominie. 

Shlomo Sand relève d’un phénomène analysé dans le n°4 de Controverses, « Les Alterjuifs ». Un « alterjuif », c’est un Juif qui bâtit sa carrière et son succès sur le discrédit qu’il jette publiquement sur sa minorité d’appartenance, tout en adoptant cette posture « en tant que juif », au nom de ce qui serait « une autre voix juive ». L’émergence d’intellectuels israéliens adoptant comme Shlomo Sand une posture analogue, bien qu’ils soient issus d’une majorité dominante et non d’une minorité dominée, apparaît à Shmuel Trigano comme une énigme.

Et si les Juifs israéliens se voyaient non pas comme une majorité dans leur pays, mais plutôt comme une minorité au sein d’un univers à plus grande échelle ? L’Israélien, contrairement au Français ou à l’Américain par exemple, n’a pas un seul jour la possibilité d’oublier que le monde ne s’arrête pas aux frontières de son pays (à peine plus de 20 000 kilomètres carrés, dont la moitié est désertique, et l’hostilité permanente tout autour). Dès lors, la condition du Juif israélien, avec tout ce qu’elle peut inspirer comme déviations, ne serait pas fondamentalement différente de la condition du Juif en diaspora (là, c’est ma propre réflexion).
 

Le Juif, un obstacle à la bonne marche du monde ?

Aujourd’hui, la reconnaissance de ce que les Juifs ont subi est précisément ce qui permet de les nier en tant que peuple ayant droit à sa terre et à son État. Les Juifs se sont sans doute trop souvent laissé enfermer dans cette commémoration quasi universelle de la Shoah, dont la surenchère leur échappe et leur est en même temps reprochée. Plus généralement, les notables juifs et les organisations juives ne véhiculent pas une définition positive de la judéité. Tout se passe comme si les Juifs n’étaient juifs qu’à cause d’Hitler et s’en excusaient. Aujourd’hui, le monde aime les Juifs victimes du nazisme, c’est-à-dire les Juifs morts, alors qu’Israël est tout ce qui reste d’un destin positif et non tragique (Trigano).

Le président Chirac a été l’exemple même d’une personnalité qui rendait aux victimes de la Shoah un hommage d’autant plus appuyé qu’il se sentait autorisé, d’un autre côté, à cracher sa haine à la face des Israéliens en maintes occasions et à encourager les mystifications les plus abjectes. Quand Chirac a honoré les Justes, on pouvait dès lors se demander ce qui allait suivre (Bensimon). De même, quand Obama rend hommage aux victimes de la Shoah, il éprouve le besoin, pour la suite des événements, de montrer qu’il a « les mains blanches ». Concernant ladite suite, on peut donc s’attendre au pire.

Se demandant pourquoi Israël « dérange » autant, Sidney Touati a mis l’accent sur une probable mutation en cours des structures de pouvoir dans la société humaine, qui expliquerait que le Juif revienne au centre des débats. Pourquoi Israël dérange-t-il par exemple l’Algérie ou le Soudan ? Ce qui est en jeu, c’est le système de pouvoir : la religion n’est convoquée que pour asseoir la domination des féodaux arabes.

La souveraineté de l’individu, apport de la Révolution française, s’est trouvée remise en question au moment de l’émergence du fascisme. Or, la responsabilité de l’individu est un concept qui vient du judaïsme. Ce n’est pas par hasard si, à l’époque du fascisme et du nazisme, c’est bien le Juif qui a été désigné comme le gêneur, comme l’obstacle à la bonne marche du monde. Le taux d’abstention record des dernières élections européennes inspire à Sidney Touati cette idée que le pouvoir, ne pouvant plus asseoir sa légitimité sur les individus, rechercherait désormais cette légitimité auprès des groupes, des communautés, des ethnies. C’est dans ce contexte que s’expliquerait le phénomène actuel de communautarisation que le président Sarkozy, par exemple, semble promouvoir au lieu de le combattre. À l’échelle internationale, nous assistons aussi à l’émergence des ONG comme « machines à gouverner ».

En ce qui concerne l’attitude des gouvernants américains face aux Juifs et à Israël, il convient de dénoncer le mythe de leur bonne disposition à l’égard des Juifs – qui fait bon marché du refus de bombarder les accès des camps d’extermination – et celui de la grande amitié des États-Unis pour Israël. Jean-Pierre Bensimon rappelle que George W. Bush, jusqu’au 11 septembre 2001, avait interdit la livraison à Israël de pièces de rechange pour ses hélicoptères, sous le prétexte des éliminations ciblées. C’est le même G.W. Bush qui, en 2006, a légitimé implicitement le Hamas en faisant en sorte que celui-ci puisse participer à des élections organisées en application d’accords que ce même Hamas ne reconnaissait pas. Israël s’est aussi retrouvé à la fin de la liste des priorités de l’OTAN pour la livraison d’avions de combat. Peut-on s’attendre à ce que les Américains, ayant privilégié les enjeux stratégiques d’une politique arabe, entérinent la disparition d’Israël ? Selon J.-P. Bensimon, les États-Unis ne peuvent tout de même pas « se payer ce luxe ». On peut néanmoins craindre que l’objectif de la nouvelle administration soit de parvenir à faire d’Israël un bouc émissaire tout en ménageant l’opinion publique américaine.


La génétique au secours de la raison

nullLa parole ayant été proposée à la salle, un auditeur est intervenu pour défendre le livre de Shlomo Sand, avec deux arguments aussi lamentables que lui : tout d’abord, ce livre était agréable à lire. On conviendra qu’à ce compte, un certain nombre de fables et de mystifications devraient être prises pour argent comptant. L’autre argument était que les Juifs ne sont pas une race. Dans le n°11 de la revue Controverses, G.-E. Sarfati explique que cet argument trahit une conception essentialiste et que les Juifs sont un peuple précisément parce qu’ils ne sont pas une race. Mais surtout, c’était compter sans la présence dans la salle du généticien Marc Fellous, qui a complété la réponse de Shmuel Trigano en rendant compte de ses propres travaux. Ayant procédé à une étude comparative des gènes des quatre groupes ethniques présents sur l’île de Djerba, Noirs, Arabes, Berbères et Juifs, Fellous a constaté que les Juifs, contrairement aux Arabes et aux Berbères, ne s’étaient pas mélangés au reste de la population. Mais surtout, comparant leur ADN à celui des Juifs d’Europe, il a établi que d’un point de vue statistique, les Juifs de Djerba étaient génétiquement plus proches des Ashkénazes que des Berbères. C’est la preuve que les Juifs proviennent bien d’une source commune extérieure à leurs pays de résidence, ce qui infirme la thèse malhonnête de Shlomo Sand. On ne sera qu’à moitié surpris d’apprendre qu’à ce jour, aucun journal français n’a accepté de publier l’article de Fellous (en revanche, l’infâme ouvrage de Sand est un best-seller).

Les autres interventions du public n’ont guère été plus brillantes. Certes, c’est aux imbéciles que l’humilité fait défaut, mais pourquoi des imbéciles viennent-ils écouter des orateurs de ce calibre ? Je me suis dit qu’une conférence-débat, finalement, c’était un peu comme un concert à la fin duquel les musiciens proposeraient aux auditeurs qui le désirent de venir compléter le programme (on imagine le désastre).

 

(merci à Bellar pour ses précieuses notes)

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22 juin 2008 7 22 /06 /juin /2008 12:54


Il y a plus de vingt-cinq ans, un ministre de la Culture aussi mémorable que différent en tous points du pionnier du titre inaugurait la « fête de la musique ». La première année, ce fut remarquable : ici, sur une place, un violon ; plus loin, dans un jardin public, un duo de guitares, et cent mètres plus loin, au détour d’une rue, une flûte traversière… le temps d’un après-midi et d’une soirée, une promenade dans Paris devenait un moment magique.

Malheureusement, depuis, l’événement a suivi la loi de Gresham, et d’une année à l’autre, les choses se sont gâtées. La mauvaise musique, rythmée et amplifiée, a chassé la bonne, et les mélomanes n’ont eu bientôt pratiquement plus d’autre choix, pour ne pas se sentir totalement exclus de leur propre fête, que de s’enfermer dans les amphithéâtres des conservatoires.

Depuis, la « fête de la musique » a ceci de commun avec la « fête de la grenouille » que celle que la fête est censée honorer en est en réalité la première victime.

Ce soir-là, je suis allé entendre une musicienne de mes connaissances qui se produisait avec deux comparses dans le XIVe arrondissement de Paris, dans une église à la magnificence insoupçonnable de l’extérieur, au beau milieu d’un hôpital tenu par des religieuses. Une épinette, une flûte traversière et une harpe, trois instrumentistes qui eurent la bonne idée de jouer en solo et en duo mais sans jamais associer l’épinette à la flûte traversière moderne, pour des raisons qui n’échapperont pas aux connaisseurs. Un agréable petit concert dans un havre de paix.

La soirée se termina dans un restaurant proche où une table avait été réservée : un établissement sympathique et « branché », accueillant pour la circonstance, sur le trottoir de sa devanture, un groupe afro-quelque chose, pas affreux du tout mais un peu trop sonorisé à notre goût. C’est le genre de moment où je me dis, mon Dieu, qu’ai-je fait pour mériter encore une paire de baffles !

Nous avons eu droit de façon récurrente à un sifflement menaçant, auquel un des membres de la prestation mettait fin sans hâte et de façon très provisoire, en tournant un bouton. Le reste du temps, entendu à l’extérieur et à quelque distance, ce concert pop devait être bien agréable. Le problème est que nous étions à quelques mètres des haut-parleurs. Heureusement, pour communiquer, nous avions des serviettes en papier et un stylo.

Au moment où je commençais à savourer l’appétissante carte, j’appris qu’en raison de l’heure tardive (22 h), ce serait charcuterie et fromage pour tout le monde. Je me contentai donc du fromage, pour des raisons déjà connues de mes lecteurs, agrémenté de pain et de vin rosé, comme un ersatz d’eucharistie pour cette cène au Larsen.

À un moment, j’entendis le chanteur, talentueux au demeurant, prononcer distinctement à plusieurs reprises « Guantalamera » (avec un « l »). Une rapide vérification sur le Web m’a permis de constater qu’il n’était pas le seul à déformer ce mot, comme si le nom du lieu auquel cette célèbre chanson fait référence pouvait encore rester inconnu d’une partie du public (pourtant, même moi, qui n’ai pas la télévision et qui ne lis pas les journaux…)

Une animation bien plus douteuse encore m’attendait devant la station de métro, déjà mal fréquentée en temps normal. À l’étage inférieur, je me retrouvai au milieu d’une faune que j’ai le bonheur de ne pas côtoyer quand je vais faire mes courses.

Plus préoccupant, j’appris le lendemain qu’outre les nombreuses déprédations et voies de fait auxquelles toute « fête » populaire donne aujourd’hui prétexte, un jeune Juif avait été victime d’un pogrom dans Paris.

Est-il encore de nos jours un événement qui ne se retourne pas tôt ou tard contre les Juifs ?

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