L’ironie contenue dans le titre de mon dernier billet d’humeur n’a pas été évidente pour tout le monde. Naturellement, cette agression d’une collégienne à Villiers-le-Bel n’avait rien à voir avec des affrontements « entre bandes ethniques », pas plus que la tentative de meurtre d’un jeune Juif dans le XIXe arrondissement de Paris il y a quelques mois n’avait de lien avec un conflit « entre bandes rivales » comme la presse s’était plue à le faire croire pour renvoyer dos à dos la victime et ses bourreaux.
L’idée d’une « importation » du conflit israélo-arabe sert souvent, elle aussi, à renvoyer dos à dos les Juifs, qui sont des champions de l’intégration et des valeurs humanistes, et des brutes primaires encouragées par certaines élites irresponsables à se marginaliser dans la violence au lieu de devenir des citoyens.
En Pologne, il y a un siècle, les curés prêchaient la haine des Juifs le dimanche matin. En sortant de la messe, les fidèles, « chauffés » par de tels sermons, allaient casser du Juif. Aujourd’hui, en France, la télévision a remplacé les prêtres. Heureusement, le téléspectateur français n’a pas grand chose à voir avec le villageois polonais d’il y a cent ans.
Cependant, les voyous dont je parle, et dont il ne serait pas politiquement correct de mentionner les origines ethniques ni la religion (ils n’en sont certes pas représentatifs), regardent eux aussi la télévision, et notamment France 2. Il n’est pas difficile d’imaginer l’effet, sur ces « jeunes de banlieues » et autres excités, des images de pauvres enfants arabes de Gaza prétendument tués par les méchants Israéliens (juifs).
Ce sont donc l’AFP, avec ses dépêches mensongères, son matraquage quotidien sur Gaza et son obscène décompte des morts, et surtout France 2, avec ses images truquées, ses faux reportages et sa propagande, qui importent le conflit. Or, France 2 est une chaîne d’État, c’est donc l’organe du gouvernement.
En couvrant les ignominies de la presse, en autorisant des manifestations de soutien aux terroristes du Hamas, en dénonçant les ripostes militaires israéliennes ou en les qualifiant systématiquement de « disproportionnées », nos gouvernants jouent les pompiers pyromanes. Ils sont donc bien hypocrites lorsqu’ils prétendent vouloir éviter l’importation du conflit de Gaza.