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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 22:08

 

Un ami a attiré mon attention sur un article de presse concernant une session expérimentale de présentation du clavecin à des enfants âgés de 5 à 6 ans, à Chartres.

 

Irène Assayag, professeur de clavecin et de musique ancienne, « accueille les mercredis et samedis huit jeunes élèves », et « une vingtaine d’enfants » d’une école maternelle ont pu se familiariser avec l’instrument « pendant un trimestre ». Pas très clair, mais là n’est pas l’important.

 

« Pour montrer que le clavecin n’était pas réservé à quelques-uns, explique le professeur, j’ai ouvert cet atelier avec les enfants en septembre dernier. »

 

Je me demande en effet jusqu’à quand il faudra essayer de faire comprendre aux gens que ni la musique classique, ni aucun instrument, ne sont réservés à un petit nombre d’élus.

 

Assayag.jpeg« Pour Jilali Tazi, informaticien, père de Shirine et de son frère Ismaël, découvrir le clavecin a été une évidence : « J’ai toujours voulu donner à mes enfants une grande ouverture d’esprit. Si cela peut contribuer à leur épanouissement, c’est formidable. » »

 

Ce monsieur sait-il à quel point il a raison ?

 

Si jamais ses enfants finissent par étudier sérieusement le clavecin, leur apprentissage ne se limitera pas à la maîtrise d’un instrument de musique. Ils seront amenés à découvrir le répertoire baroque en général, c’est-à-dire toute la musique composée entre le tout début du XVIIe et le milieu du XVIIIe siècle. Il y a des chances pour qu’ils s’intéressent aussi à la musique qui précède ce répertoire et à celle qui lui succède.

 

Ils seront amenés également à connaître la raison pour laquelle on emploie le mot « baroque ». Ils entendront alors parler de la Contre-réforme et de son influence déterminante sur les arts. Ce faisant, ils acquerront peut-être quelques notions d’architecture baroque.

 

Ils suivront des stages d’été au cours desquels ils seront initiés à la danse baroque et à la rhétorique baroque. Cela leur permettra de mieux comprendre certaines peintures et sculptures de cette époque. Par la même occasion, il y a des chances pour qu’ils découvrent aussi la musique et les danses de la Renaissance. Par la suite, il n’est pas impossible que leur voyage initiatique inclue la musique médiévale.

 

Ils apprendront la basse continue, comme tout claveciniste qui se respecte, et cela leur permettra de mieux accompagner des chanteurs, des violistes, des flûtistes et autres instrumentistes, dans des œuvres profanes ou sacrées.

 

Ils s’initieront à l’orgue. Ils sauront le pourquoi et le comment des différences entre la liturgie catholique et la liturgie protestante, au moins du point de vue de la musique. Ils apprendront quelles sont les parties successives de la messe. Immanquablement, ils admireront les merveilles de la musique chrétienne de cette période de l’Histoire, qui est un sommet inégalé de la création humaine.

 

Voilà comment, par la musique, on apprend à connaître et à admirer le patrimoine historique, culturel, religieux et artistique de la France et de l’Europe.

 

Je ne peux manquer de relever que les trois enfants nommés dans l’article en question – et photographiés – se prénomment Nabintou, Shirine et Ismaël. Je ne peux manquer non plus de relever que la personne qui leur ouvre de telles perspectives s’appelle Irène Assayag.

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24 mai 2013 5 24 /05 /mai /2013 15:41

 

Un jour, il y a quelques années, ma compagne voulait m’offrir un ou deux CD mais ne connaissait pas encore bien ma discothèque. N’ayant aucune référence à lui donner, et subodorant que le catalogue des magasins se rétrécissait à mesure que grossissait celui des sites de commerce électronique, je lui avais suggéré simplement deux noms de compositeurs dont je ne possédais encore aucun enregistrement : un musicien du siècle de Lully (Carissimi), et un contemporain de Haydn et de Mozart (Stamitz).

 

Au rayon CD audio du magasin Fnac le plus proche, où elle demandait de l’aide pour trouver ces deux compositeurs, il semble qu’on l’ait regardée avec un air ahuri. Mais le plus consternant est qu’on lui ait demandé à mon sujet : « Mais il a quel âge ? »

 

J’ai souvenir d’une époque où les vendeurs du rayon classique de la Fnac étaient des connaisseurs. Aujourd’hui, c’est à croire que l’ignorance de leurs successeurs n’a d’égal que leur stupidité.

 

Mozart jeuneJ’ai repensé à cette histoire en découvrant certaines réactions étranges au projet de la SNCF de diffuser de la musique classique dans des stations de RER pour faire fuir les délinquants. Selon certains petits gratte-papier visiblement imprégnés de l’idéologie que l’on sait, il s’agirait en réalité d’un projet « anti-jeunes » (sic) !

 

Comment peut-on mettre en opposition la jeunesse et la meilleure musique ? (et comment peut-on assimiler la jeunesse à la délinquance ?)

 

À quel âge est-on censé entrer au conservatoire ?

 

Quel âge faudrait-il donc avoir pour écouter la musique de Monteverdi, de Vivaldi, de Mozart, de Beethoven et de leurs contemporains ? Et pour Chopin et Liszt ? Et Ravel ?

 

Est-ce que Mozart, mort à 35 ans, était un vieillard quand il composait ses symphonies et ses concertos ? Est-ce que Schubert, qui n’a vécu que 31 ans, n’était déjà plus jeune quand il a commencé à composer ? À quel âge Pergolèse, mort à 26 ans, aurait-il donc cessé d’être jeune ?

Si les drogués, les délinquants et autres indésirables ne supportent pas la musique classique, tant pis pour eux, et tant mieux pour nous autres honnêtes et pacifiques citoyens. Diffuser de la musique classique dans les lieux publics, c’est doublement bénéfique : pour notre sécurité, et pour notre plaisir. Et s’il n’y a pas que la racaille que cette musique dérange, c’est que nous vivons une bien triste époque.

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 12:08

Au temps où j’étais professeur dans des classes de BTS et un jour que je recevais un nouveau groupe d’élèves et faisais l’appel, je tombais sur ce nom : Czajkowski.

« Tchaïkovski », prononçai-je sans hésiter, et l’intéressée leva la main. Ai-je perçu une vague surprise chez cette jeune femme ? Plus que chez ses camarades ? Ou me suis-je imaginé ce que j’avais anticipé ? Mais elle ne me reprit pas sur la prononciation de son nom, et il n’y eut aucun murmure dans la salle. La Belle au bois dormant ? Mais alors, c’était tout le monde qui dormait.

Ma foi, c’était bien ce nom là, mais avec l’orthographe polonaise.

À ce propos, j’ai décidé que la prochaine fois que j’entendrai encore quelqu’un appeler le compositeur « Tchékovski », je lui demanderai : « Et Tolstoï, il fait du patin ? »

Il y a aussi la détestable tendance des médias et des cinéastes à attirer l’attention du public sur tel ou tel aspect de la vie privée d’un compositeur, comme s’il fallait s’en repaître plutôt que d’écouter sa musique. J’y reviendrai peut-être dans un billet ultérieur.

Tchaikovski.jpgMa découverte de Tchaïkovski remonte à l’âge de sept ans. À la maison, j’entendais la musique classique qu’écoutait mon père, mais c’est à l’école que j’ai commencé à m’y intéresser. Tous les mardis, l’institutrice posait son poste de radio sur son bureau et nous faisait écouter une émission pédagogique. Parmi les morceaux au programme, il y avait le plus célèbre extrait du Lac des cygnes, celui qui vous prend aux tripes comme pas possible (du moins, si vous êtes doué d’une sensibilité normale).

Mon père venait de faire installer dans sa voiture un lecteur de cassettes. C’est ainsi que je me familiarisais au même moment aux plus beaux extraits de la suite de ballet de Casse-Noisette.

Vint le jour de l’interrogation écrite. On nous fit entendre les différents morceaux qui nous avaient été présentés au cours des émissions précédentes, mais cette fois, nous devions les identifier. Je n’eus aucune peine à reconnaître la symphonie « Héroïque » de Beethoven, le « Printemps » de Vivaldi et deux ou trois morceaux d’autres compositeurs.

Je reconnus aussi sans hésitation la Valse des fleurs extraite du Casse-Noisette de Tchaïkovski, bien que ce titre n’ait jamais été mentionné par le présentateur. C’est ainsi que je perdis un point : La Valse de Ravel, telle était la bonne réponse. Prétendument, du moins. Je suis formel, ce qu’on venait de me faire entendre était bien la Valse des fleurs de Tchaïkovski. Certes, il avait effectivement été question de Ravel la fois précédente : c’est sans doute que dès le début, il y avait eu une erreur dans le programme.

Ce ne serait ni la première ni la dernière des injustices que je subirais au cours de ma scolarité, mais celle-ci faisait au moins deux victimes : moi-même, et Tchaïkovski.

Vingt ans plus tard, alors que je me préparais à quitter mon emploi chez PSA, j’eus l’occasion de m’entretenir de façon informelle et amicale avec Joël Seydoux, directeur de Socia-Sofib, la banque interne du groupe : une personnalité quelque peu atypique dans ce milieu. Notre aversion commune pour certaines choses et certaines personnes nous rapprochait. Et puis, avec lui, je pouvais même discuter de musique. Joël Seydoux me fit part de son goût pour Schönberg, par opposition à « des compositeurs qui vocifèrent » comme Tchaïkovski.

Songeant au pathos de certains passages des symphonies du maître russe, ainsi qu’au fameux extrait du Lac des cygnes, je n’eus aucune difficulté à comprendre l’idée de mon interlocuteur. Cependant, si je pouvais à la rigueur me contraindre à écouter La Nuit transfigurée, la musique dodécaphonique n’était vraiment pas ma tasse de thé et je préférais, de beaucoup, la musique russe.

« Dans la finance, je fais du Schönberg, me dit-il ; alors que vous, si je vous embauchais, vous feriez du Tchaïkovski ».

Je n’ai donc pas eu le plaisir de collaborer avec Joël Seydoux. Cela dit, sa gestion schönbergienne des finances du groupe automobile n’allait pas tarder à lui valoir quelques ennuis avec la direction, non sans conséquences pour sa carrière.

Et voilà comment on peut écrire sur un compositeur en évitant aussi bien les aspects musicologiques que les aspects biographiques. :-)

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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 22:59

En toute modestie, je me propose de révéler ici (une fois de plus) quelque chose que vous ne lirez nulle part ailleurs. Il s’agit d’un fait que la plupart des musicologues semblent ignorer bien qu’il concerne une œuvre très connue, la troisième symphonie de Saint-Saëns, « dédiée à Franz Liszt » comme on n’a pas manqué une fois de plus de nous le préciser ce soir sur France-Musique juste avant de nous la faire entendre en direct de la Philharmonie de Berlin.

« Son écriture s’étend entre 1885 et 1886 et elle est dédiée à son ami Franz Liszt décédé le 31 juillet 1886 », nous dit Wikipedia.

Sur un autre site Internet, je lis : « L’œuvre, dédiée à la mémoire de Liszt, mort le 31 juillet 1886, est conçue pour un effectif imposant, qui présente la particularité d’inclure piano et orgue, d’où son sous-titre de Symphonie « avec orgue » (…) »

Certes, mais alors, pourquoi le sous-titre ne mentionne-t-il pas aussi le piano ?

Plus loin : « (…) le premier thème, inspiré de la mélodie grégorienne du Dies irae (…) »

Collegiale Semur-en-AuxoisC’est en effet une remarque qui a son importance. On retrouve aussi une citation du Dies irae dans la Danse macabre de Saint-Saëns, de même que dans celle de Liszt dont elle emprunte le genre.

Chez un autre commentateur, l’influence de Liszt sur Saint-Saëns est évoquée, mais de façon générale : « Sa première symphonie est écrite en 1848, puis suit une autre dès 1850 qui ne sera malheureusement pas publiée. Dès 1852, il devient l’ami de Liszt qui l’influencera et fera forte impression sur le compositeur français. »

Il est aussi précisé que la symphonie est jouée pour la première fois à Londres en 1886 « à la mémoire de Liszt ».

Bien, bien, bien…

Ailleurs encore, l’influence de Liszt est évoquée à propos précisément de la 3e symphonie :

« Saint-Saëns joua les ébauches de sa nouvelle symphonie à Liszt, sans [s]avoir qu’il dédierait l’œuvre à sa mémoire, et c’est bien le Liszt des poèmes symphoniques qui semble avoir inspiré cette œuvre à l’effectif gigantesque (…) »

Le Liszt des poèmes symphoniques ? Tiens, tiens…

Un peu plus loin, on change de registre :

« À noter, cette œuvre est utilisée dans la musique de(s) film(s) : Babe – le Cochon dans la ville (…) »

Grouik, grouik !

Sur un autre site encore :

« Alors qu’il compose sa IIIe symphonie, Saint-Saëns apprend la mort de son cher Liszt. C’est donc tout naturellement que l’œuvre sera dédiée à la mémoire de ce géant du XIXe siècle musical. »

Tout naturellement !

Et plus loin :

« Dans sa symphonie, Saint-Saëns tente d’émuler Liszt ; pas seulement celui des poèmes symphoniques, mais également celui des deux symphonies, la Dante et la Faust. »

Ah, pas seulement le Liszt des poèmes symphoniques ! Tiens donc… 

Sur un site anglophone, Paul Serotsky parle d’un usage étendu de l’idée de Liszt de « transformation thématique » et ajoute qu’on doit même pouvoir « trouver la source de tous ses thèmes dans les seuls trois petits motifs contenus dans l’introduction de l’œuvre ».

En poursuivant mes recherches, je finis par trouver, sur un autre site encore, ceci : « (…) une partition traversée par l’hommage à Liszt (…) Écrite à l’hiver 1885, la partition porte la dédicace à Franz Liszt qui meurt au moment de la composition » (...)

Enfin, un initié ?

Qui a compris où je veux en venir ?

Il y a quelques années, j’ai eu le plaisir d’assister à l’une des auditions d’orgue que Jean-Claude Duperron, musicien fabuleux, proposait au public durant l’été, sur l’instrument de la Collégiale de Semur-en-Auxois dont il est organiste titulaire. Dans son programme figurait une pièce de Franz Liszt que je ne connaissais pas.

Le secret, le voilà :

Ce jour là, en entendant cette pièce de Liszt, je me suis aperçu que Saint-Saëns avait puisé là toute la matière de sa troisième symphonie. Oui, tout le (principal) matériau thématique de cette fameuse symphonie de Saint-Saëns figure dans ce petit morceau d’orgue de Liszt, pourtant bien plus court et moins ambitieux que ses pièces d’orgue les plus jouées et enregistrées que sont le Prélude et fugue sur B.A.C.H., l’Évocation à la chapelle Sixtine et la Fantaisie sur “Ad nos ad salutarem undam”.

Ne serait-elle pas plutôt ici, la première raison de la dédicace ? Comme ça, des fois, par hasard ?

Toujours est-il que depuis ce concert mémorable, quand je lis des commentaires comme tous ceux que je viens de citer, je rigole doucement.

P.S. (fév. 2011) : il s’agissait des Variations de Liszt sur l’Ave Maria d’Arcadelt (S659).

P.S. (juin 2011) : un petit complément

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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 18:28


Je dois les deux anecdotes qui suivent à Claude Abromont, avec qui j’ai étudié l’analyse musicale. La première lui avait été racontée par son professeur Max Deutsch, lui-même ancien élève du célèbre maître viennois.


Un jour, Arnold Schönberg, de mauvaise humeur, harangue ses élèves :

« Vous ne comprenez rien à ma musique ! »

Un silence pendant lequel personne, dans la salle de cours, n’ose broncher, puis :

« Vous n’avez rien compris ! »

Silence des élèves, toujours.

« Le troisième mouvement de ma suite est une fugue ! »

Silence de stupeur dans la salle.


La deuxième anecdote porte sur des faits dont Max Deutsch n’a sans doute pas été le témoin direct, et Claude Abromont non plus, d’où quelques distorsions qui ne la rendent que plus cocasse.

nullRéfugié aux États-Unis, Schönberg, grâce à un ami désireux de l’aider à trouver une source de revenu, rencontre un des grands producteurs de la MGM. Il m’avait semblé comprendre qu’il s’agissait de Samuel Goldwyn lui-même, qui l’aurait accueilli par ces mots : « Ah, Monsieur Schönberg, j’aime la belle musique que vous écrivez ! » Schönberg, contrarié, aurait répliqué : « Je n’écris pas de la belle musique ! » L’entretien se serait terminé là, Schönberg tournant les talons aussi sec pour quitter la pièce sans un mot de plus et renonçant définitivement à composer pour Hollywood.

Cette façon de raconter l’histoire est savoureuse, mais je crois qu’il y a quelques inexactitudes. D’abord, l’ami en question était plutôt une amie, Salka Viertel. Ensuite, le producteur n’était pas Samuel Goldwyn, mais Irving Thalberg. En troisième lieu, il semble que ce soit Thalberg qui, ayant aimé La Nuit transfigurée, ait demandé à rencontrer Schönberg. Thalberg voulait une musique pour le film The Good Earth, d’après Pearl Buck. Au moment où il lui dit « J’ai été si ému par votre belle musique ! », Schönberg l’interrompt : « Je n’écris pas de la belle musique ! » À noter aussi que Thalberg aurait dit non pas « beautiful », mais « lovely ». Enfin, l’entretien, en réalité, ne s’est pas terminé là (pour en savoir plus, on lira ce qu’en rapportent Alex Ross, Otto Friedrich et X. Trapnel).

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