J’avais déjà constaté que l’ignominie du « Point » n’avait d’égale que celle des hebdomadaires concurrents. Pourtant, en voyant la couverture de l’édition du 12 février dernier, j’ai eu un choc.
Par la suite, j’ai quelque peu relativisé. Les politiques et l’argent, voilà un sujet banal, une question légitime. Un montage photo réunissant deux personnages connus, et quelques silhouettes non identifiables à l’arrière-plan ? Jusqu’ici, rien de vraiment étrange. Sauf que cela me fait penser à la publicité de quelque intrigue angoissante sur fond de complot, l’affiche de L’Imprécateur par exemple. Et pourquoi le noir et blanc ? Si j’en juge par les couvertures des numéros précédents, ce n’est pas l’habitude de la maison. Le choix de ces deux personnalités, parmi la quinzaine de personnes impliquées dans des affaires d’argent selon l’article ? La posture de l’un ? L’expression de l’autre ? Qu’est-ce qui a bien pu me sauter aux yeux, à votre avis ?
Qu’est-il raisonnable d’en penser ? Dois-je mettre ma réaction première sur le compte de ma propre subjectivité ? Serais-je paranoïaque ?
Chers lecteurs de mon blog, je vous en fais juges. J’attends vos commentaires !
Le fait est que j’ai bondi d’indignation en découvrant cette « une » (en tant que blogueur, je fonctionne généralement à l’indignation, c’est mon meilleur carburant). J’ai cru y déceler un message subliminal.
Je n’ai pas pris le temps d’étudier suffisamment le contenu de ce numéro pour identifier des éléments à l’appui de cette idée, mais j’ai pu vérifier que l’ignominie journalistique était bien présente, une fois de plus, à l’intérieur de l’hebdomadaire : l’ignominie habituelle des journalistes, inutile d’en dire davantage.
Allez, un exemple quand même. Un dénommé Patrick Besson, dans les toutes premières pages, ironisant sur la propension qu’aurait selon lui M. Bernard Kouchner à donner des conseils à droite et à gauche, s’autorise de ce thème pour distribuer, à son tour, des conseils fantaisistes à une liste de personnalités, en terminant par Bernard Madoff, Tsippi Livni, Pierre Arditi et Marc Lévy. Cherchez le point commun entre ces personnes, et dites-moi qu’il s’agit d’une pure coïncidence et que je suis paranoïaque. Tout rapport avec la photo de couverture est sans doute aussi fortuit, n’est-ce pas ?
Un donneur de leçons qui joue au donneur de leçons, le résultat ne peut qu’être lamentable. Cela donne par exemple ceci, à l’attention de Mme Livni : « Ne vous mettez pas seins nus sur la plage de Gaza, le soleil de Palestine peut être meurtrier, même en cette saison. » C’est vraiment de très bon goût. Je ne serais pas surpris que messieurs Dieudonné, Le Pen et Faurisson aient trouvé cela amusant. Au passage, on notera aussi l’ignorance crasse du triste sire, en histoire comme en géographie : s’il avait consulté une carte de la région ne serait-ce qu’une seule fois dans sa vie, il aurait su que le soleil est le même à Beersheba et à Ashkelon qu’à Gaza. S’il était moins ignare et moins bête, il ne pourrait pas ignorer que le pays de Mme Livni fait partie de ce que les Occidentaux, depuis l’époque des Romains, appellent la Palestine (il est vrai qu’Israël ne représente que 20 % de la Palestine du mandat britannique...).
Et ça écrit dans un journal. Et ça se croit spirituel.
Pauvre type.