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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 15:50

 

Kauffmann et Seurat. Carton et Fontaine. Chesnot et Malbrunot. Et maintenant, Ghesquière et Taponier. Comme le fait remarquer une internaute de mes relations, ça marche toujours par deux. J’ajouterai que c’est à chaque fois un peu plus débile que la fois précédente.

 

Une petite fille de quatre ans n’a plus de père. Ce père, militaire en mission en Afghanistan, est mort des suites de ses blessures, pendant que se déroulait le rapatriement de deux crétins irresponsables. En ce 14 juillet endeuillé, je repense à la joie indécente avec laquelle les deux journalistes ont été accueillis à leur retour.

 

10-07-14-030.jpgBien évidemment, mes propos choqueront ceux qui ont gobé le mensonge répété par la télévision, selon lequel les deux fouille-merde étaient en reportage au moment de leur séquestration.

 

En réalité, ils n’étaient plus du tout en reportage, mais au lieu de rentrer, ils avaient décidé de leur propre chef, et contre toute raison, d’aller embrasser sur la bouche ces messagers de la civilisation et de l’humanisme qu’ils adulent et qui font la renommée de l’Afghanistan.

 

L’attitude corporatiste de la presse est regrettable, mais que dire de tous les ballots qui réservent, eux aussi, une sympathie et une solidarité particulières à ces pseudo héros de l’ère de « l’information » ?

 

Je préfèrerais, à tout prendre, que ce soient des journalistes qui meurent plutôt que des militaires. Le militaire, lui, ne ment pas. Il ne trompe pas sur son rôle. Il ne prétend pas être indépendant. Il ne dissimule pas son obéissance à une hiérarchie. Le militaire, en principe, se bat pour moi, pour que je puisse continuer à vivre libre.

 

Le journaliste, j’ai parfois des difficultés à comprendre à quoi il sert. Qu’on ne me parle pas d’information. L’information, le militaire sait ce que c’est, et il le sait sans doute mieux que le journaliste : car son métier consiste à rassembler l’information dont il peut disposer et à en faire le meilleur usage possible ; c’est même parfois, pour lui, une question de vie ou de mort.

 

Je veux bien croire que nos soldats savent pourquoi ils risquent leur vie en Afghanistan. Je peux envisager qu’il y ait une bonne raison. Mais ce n’est sans doute pas sur les journalistes que je pourrais compter pour me la dire.

 

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commentaires

M
Anne Moyat ne rate pas Hervé Ghesquière, à propos de la publication de son livre. Lisez, c'est bien envoyé :<br /> <br /> <br /> Après une longue période de prise d’otages, on observe souvent deux types de comportement chez les victimes : il y a celles qui se suicident, incapables de se réadapter au quotidien. Et puis il y a<br /> celles qui font un bouquin. Ghesquière fait partie de la catégorie numéro deux. À la veille de la sortie de « 547 jours », récit de sa captivité, il s’explique dans une parodie d’interview réalisée<br /> par Elle.<br /> <br /> J’ai toujours pensé que le journalisme était une grande chose. Dommage qu’il y ait les journalistes. Et Elle de leur dérouler le tapis rouge. Que voulez vous, grand reporter, c’est comme pompier ou<br /> médecin urgentiste… ça fait rêver la femelle en milieu urbain. À la seule évocation du gaillard taciturne, barbe de trois jours, veste militaire et appareil photo en bandoulière, tout ce petit<br /> monde de la presse féminine se ruine un string. En oubliant de poser les vraies questions. Après tout, on ne va pas se taper dessus entre confrères.<br /> <br /> « On n’a jamais voulu escalader l’Everest en tongs », répète Ghesquière à l’envi, parodiant au passage l’humoriste Thomas N’Gijol. « On a voulu prouver que toutes les routes n’étaient pas sous<br /> contrôle, contrairement à ce qu’affirmait l’armée française. » Ce qui revient à dire : on va faire du hors piste pour démontrer qu’il y a risque d’avalanche. Parce qu’on est des cow-boys de l’info,<br /> nous, des cow-boys sévèrement burnés, prêts à tout pour exercer notre noble métier.<br /> <br /> Alors quoi ? T’es journaliste, mec ? Parfait. Tu es donc censé connaître le sens des mots mieux que la moyenne nationale. « Tout est sous contrôle » ne signifie pas « Il n’y a aucun danger ». Ce<br /> n’est pas parce que l’incendie est circonscrit, que le périmètre est balisé et que les pompiers ont dégainé les lances qu’il faut pour autant se jeter dans les flammes. Quand l’état-major dit « Va<br /> pas là », c’est que la zone est risquée. Toi comprendre ou moi devoir traduire à toi ?<br /> <br /> « Hervé Ghesquière déteste être considéré comme une victime », susurre Elle, en ouverture du papier. Grand bien lui fasse parce qu’une victime, c’est quelqu’un qui n’a pas choisi. Reste que mon<br /> confrère ne déteste pas passer pour un héros. Ce que j’aurai voulu, moi, c’est que Elle demande à ce baroudeur d’opérette combien de militaires sont morts pour aller le chercher, lui et son<br /> caméraman.<br /> <br /> Puisque la journaliste a cru bon de trapper la question, sachez le donc, mes lapins. Ils sont 9 jeunes tombés sous les balles en essayant d’exfiltrer ces deux coyotes. Un détail. Un dommage<br /> collatéral.<br /> <br /> Que les choses soient claires, une bonne fois pour toutes : un journaliste n’est pas supposé être autre chose qu’un journaliste. Ce n’est nullement un héros.<br /> <br /> 547 jours et un an plus tard, Superman est bien vivant, et il a, en plus, l’outrecuidance de traiter de lâche l’officier de presse en poste à l’époque de son enlèvement.<br /> <br /> Donc je pose la question, moi. Je la pose à mon courageux confrère :<br /> <br /> - Êtes-vous allé serrer les mains des veuves à votre retour en France, toi et ton caméraman ?<br /> - Les avez-vous regardées bien droit dans les yeux, vous qui parlez de courage et de lâcheté ?<br /> <br /> M’est avis que les bénéfices du bouquin n’iront pas aux familles des 9 soldats morts en silence.<br /> <br /> En silence pour que Ghesquière continue d’ouvrir sa gueule, quand il devrait, en plus de manger sa carte de presse, observer la discrétion la plus élémentaire.<br /> <br /> Anne MOYAT, lundi 29 octobre 2012
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M
<br /> <br /> Oups, erreur sur la date : 26 septembre, et non pas 29 octobre.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Aucun problème.<br /> Justement je vous conseille mon prochain article sur Riposte laïque, je le mettrai sur mon blog.<br /> J'essaie d'y faire une critique laïque intelligente d'Israël, ou plutôt des ultra-orthodoxes d'Israël car dans cet article je défends la loi israélienne.<br /> Evidemment mes critiques d'une politique ou d'une autre en Israël équivalent à une critique d'une politique ou une autre en France, je ne fais pas comme les antisionistes qui ne comprennent rien à<br /> Israël et qui l'accusent d'être un Etat théocratique tout en supportant au contraire les Etats musulmans. J'ai bien conscience que tout le monde ne maîtrise pas bien la politique israélienne et ses<br /> subtilités, mais j'essaie d'apporter ma pierre à une meilleure compréhension des choses. J'ai pensé que ce serait justement un développement intéressant pour Riposte laïque où s'expriment encore<br /> plusieurs sensibilités et où il ne faudrait pas que ça se perde.<br /> <br /> Amicalement.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Article intéressant.<br /> Sans rien à voir avec l'article, j'ai posté une réponse sur Drzz. Je ne sais pourquoi vous m'avez accusé d'être un Israélien de gauche qui tape sur la droite israélienne et les juifs religieux. Il<br /> y a méprise. J'en connais des comme ça, et vous avez raison, ça plaît. C'est ça le problème.<br /> Mais je pense que mon discours est plus subtile. Je vous invite à lire d'autres articles de mon fait. Je ne connaissais pas votre blog, il m'a l'air intéressant.<br /> <br /> Cordialement.<br /> Misha Uzan<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Bonjour Misha, désolé d'avoir été un peu abrupt, comme souvent, et s'il y a méprise, je ferai amende honorable.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je ne manquerai pas de continuer à lire vos articles. J'ai remarqué en effet que votre discours était subtil. Mais je crains que cette subtilité échappe aux lecteurs de Riposte Laïque. Je me<br /> suis déjà brouillé avec les gens de Riposte Laïque, à cause de leur manie de parler d'Israël et des Juifs et surtout, de publier des insanités sur la droite israélienne et sur les religieux.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ce sont des gens qui viennent généralement de la gauche et qui s'en sont affranchis, pour de bonnes raisons, je pense, jusqu'à afficher une certaine préférence pour la droite et même jusqu'à<br /> s'associer, pour organiser un événement comme les Assises contre l'islamisation, avec un mouvement proche de l'extrême droite (les Identitaires). Et cependant, dès qu'il s'agit d'Israël, ils<br /> sont certes pro-israéliens mais à condition qu'Israël soit "de gauche", et avec une fureur incongrue, ils mettent dans le même sac le Likoud, Lieberman et les religieux, assimilant tout cela<br /> à une "extrême droite israélienne".<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Dans ce contexte, je crains fort que des articles comme les vôtres leur servent à poursuivre cette tendance. De toute façon, mon point de vue est qu'un site créé en France par des Français<br /> pour défendre la laïcité en France ne devrait pas parler aussi souvent d'Israël, c'est hors sujet.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je vous demande pardon si j'ai pu vous froisser, et je salue votre réaction positive. Bien amicalement.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Z
<br /> sur quel élément concret vous appuyez-vous pour qualifier ces deux journalistes de crétins irresponsable, de fouille-merde et pour leur prêter l'intention d'aduler les talibans et d'avoir voulu les<br /> embrasser sur la bouche ?<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Je m'appuie sur les déclarations du ministre Claude Guéant ("imprudence coupable"... "Ils font courir des risques à beaucoup de nos forces armées qui, du reste, sont détournées<br /> de leurs missions principales"), ...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> ... de l'ancien ministre Hervé Morin ("[...] Mais en rentrant d'Afghanistan, le ministre de la défense Hervé Morin ne cache pas sa colère contre les deux journalistes, qu'il accuse à la fois d'avoir eu des<br /> relations tendues avec les militaires sur place et d'avoir pris trop de risques [...]" (LeMonde.fr, 29/06/11)...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> ... et de nos militaires, en particulier les déclarations du général J.L. Georgelin, chef d'État-Major des armées françaises, et celles de "sources non confirmées".<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Par ailleurs, des choses ont été dites, écrites, contredites, contestées, niées, mais j'estime en savoir assez, Jules, pour affirmer ce que j'affirme.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Insensés, c'est ce qu'ils sont.<br /> Ton billet illustre parfaitement la situation de Guilad Shalit, un jeune soldat, derrière lequel l'être humain a disparu, et avec lui, ses droits les plus élémentaires.<br /> <br /> <br />
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